Bonne Chance 3 – Etape 29 – Texte, Traduction et Mots
Texte | Traduction |
A quatre heures du matin, tout l’immeuble s’était rempli de bruit. Personne n’arrivait plus à dormir plus longtemps. Personne, sauf Josette Elle était tellement fatiguée que ça ne pouvait plus la réveiller. | Um vier Uhr morgens war das ganze Gebäude von Lärm erfüllt. Niemand konnte mehr schlafen. Niemand außer Josette Sie war so müde, dass sie sie nicht mehr wecken konnte. |
– Cré nom, Josette! C’est l’heure, debout! | – Zum Teufel, Josette! Es ist Zeit, aufzustehen! |
«Oh non, je t’en prie, père, non!» a pensé la jeune fille. Mais elle n’a rien dit et elle s’est levée. C’était l’heure. Ils étaient déjà tous à table, le père, la mère, Victorine et Sébastien, les deux petits. Et ils trempaient leur morceau de pain sec dans le café qui sentait surtout la chicorée mais qui, au moins, leur donnait un peu chaud au ventre. Car le maigre feu de bois ne réchauffait plus la pièce. L’air de novembre était trop froid. | „Oh nein, bitte, Vater, nein!“, Dachte das Mädchen. Sie sagte aber nichts und stand auf. Es war Zeit. Sie waren alle am Tisch, der Vater, die Mutter, Victorine und Sebastien, die beiden Kleinen. Und sie tauchten ihr trockenes Brot in den Kaffee ein, der besonders nach Chicorée roch, aber zumindest etwas Wärme in den Mägen gab. Denn das magere Feuer brannte den Raum nicht mehr. Die Luft im November war zu kalt. |
En sortant, Josette a reçu un coup de vent glacé en pleine figure, comme une gifle. Elle en avait les larmes aux yeux. Allez, avance. Les ouvriers avançaient par petits groupes serrés. Tout devant, Josette devinait la lourde silhouette de son père. «Si seulement j’avais un châle!» pensait-elle en tremblant de fatigue et de froid. Le sien, c’était le petit Sébastien qui le portait parce qu’il avait été très, très malade. Un châle! … Il ne fallait pas y penser, il ne fallait pas. L’usine était encore à trois quarts d’heure de marche et ce n’était pas le moment de rêver. Ce n’était d’ailleurs jamais le moment … | Beim Verlassen bekam Josette einen kalten Wind ins Gesicht, wie ein Schlag. Sie hatte Tränen in den Augen. Los, vorwärts. Die Arbeiter bewegten sich in kleinen, engen Gruppen. Vorne sah Josette die schwere Silhouette seines Vaters. „Wenn ich nur ein Tuch hätte!“, dachte sie und zitterte vor Müdigkeit und Kälte. Seiner war der kleine Sebastian, der ihn trug, weil er sehr, sehr krank gewesen war. Ein Tuch! … Es war nicht nötig darüber nachzudenken, es war nicht nötig. Die Fabrik war noch eine dreiviertel Stunde zu Fuß entfernt und es war keine Zeit zum Träumen. Es war nie der Moment … |
En passant devant le petit bois, Josette, tout à coup, s’est arrêtée et s’est mise à trembler plus fort. Mais ce n’était pas seulement à cause du vent. „Allez, allez, Josette, cré nom!“ s’est-elle dit en pensant à son père et en serrant les dents. Puis elle est tombée. | Als sie an dem kleinen Wald vorbeiging, blieb Josette plötzlich stehen und begann laut zu zittern. Es war aber nicht nur wegen des Windes. „Komm schon, komm schon, Josette, Sakrament nochmal!“ Sie dachte daran, an ihren Vater zu denken und seine Zähne zusammen zu beissen. Dann ist sie gefallen. |
– Josette, hé, la Puce! Réveille-toi enfin! – Tu n’entends donc pas la sirène, dis? |
– Josette, hey, zum Floh! Wach endlich auf! „Sie hören die Sirene nicht, oder? |
La sirène de l’usine! … Si … si! Mon Dieu, il ne fallait pas arriver en retard, à cause du contremaître. Il battait les retardataires: cinq minutes de retard, cinq coups de bâton et dix centimes de paye de moins. C’était le tarif. Quelle horreur! … Et le père, et la mère, ils avaient besoin de son argent, ils en avaient tellement besoin … Folle de peur, Josette a ouvert les yeux. Elle a voulu parler, mais elle n’y est pas arrivée. | Die Sirene der Fabrik! … wenn … ja! Gott, du darfst nicht zu spät sein wegen dem Vorarbeiter. Er schlug die Nachkomme: fünf Minuten zu spät, fünf Schläge und zehn Cent weniger. Es war der Preis. Was für ein Horror! … und der Vater und die Mutter, sie brauchten sein Geld, sie brauchten es so sehr … Verrückt vor Angst öffnete Josette ihre Augen. Sie wollte reden, aber sie tat es nicht. |
– Ne t’en fais pas, on est à l’heure, tout juste, juste, lui a dit Petite Tête. Et Nenceil a ajouté: – Tu es tombée dans les pommes … |
– Mach dir keine Sorgen, wir sind pünktlich, okay, sagte Petite Tête. Und Nenceil fügte hinzu: – Du bist in die Äpfel gefallen … |
Petite Tête a expliqué qu’ils étaient venus par le chemin du petit bois, comme d’habitude et qu’ils s’étaient mis à courir en la voyant tomber … qu’elle avait perdu connaissance … qu’ils l’avaient portée le reste du chemin. | Petite Tête erklärte, dass sie wie üblich durch das kleine Holz gekommen waren und dass sie zu rennen begannen, als sie sie fallen sah … dass sie das Bewusstsein verloren hatte … dass sie hatte den Rest des Weges getragen. |
– Sébastien? – Il a rattrapé les autres. |
– Sebastien? – Er hat die anderen eingeholt. |
Dans la grande salle l’air était à couper au couteau; un brouillard de coton et d’huile qui piquait les yeux et la gorge. Josette s’est mise à tousser. Une gifle monumentale l’a arrêtée. Son père l’a regardée d’un oeil sévère: ce n’était pas le moment de se laisser aller, même si le contremaître était à l’autre bout de la salle! Il n’avait pas parlé, le père, mais Josette connaissait la chanson. D’ailleurs, personne ne parlait, personne n’en avait la force. Même pas Nenceil ou Petite Tête qui rattachaient les fils du métier à côté, même pas Sébastien qui devait se faire tout petit sous la machine pour la nettoyer. Personne ne parlait, sauf le contremaître. Depuis bientôt deux heures, il n’arrêtait pas de donner des coups de bâton en répétant: | In der grossen Halle wurde die Luft mit einem Messer geschnitten; ein Nebel aus Baumwolle und Öl, der Augen und Hals stach. Josette begann zu husten. Eine monumentale Ohrfeige hielt sie auf. Ihr Vater sah sie hart an: Es war nicht der Zeitpunkt, loszulassen, selbst wenn der Vorarbeiter am anderen Ende des Raumes war! Er hatte nicht gesprochen, Vater, aber Josette kannte das Lied. Außerdem sprach niemand, niemand hatte die Kraft. Nicht einmal Nenceil oder Little Head, der die Fäden des Webstuhls neben sich band, nicht einmal Sebastien, der unter der Maschine sehr klein sein würde, um ihn zu reinigen. Außer dem Vorarbeiter sprach niemand. Seit fast zwei Stunden hatte er gestochen und wiederholte: |
– Feignant! Parasite! Je vais t’apprendre à dormir, moi, espèce de misérable ver de terre! | – Faulpelz! Parasit! Ich werde dich lehren zu schlafen, du elender Regenwurm! |
Quand, à la pause de midi, la mère ne les a pas vus venir, Sébastien, le père et Josette, elle a su qu’il était arrivé quelque chose Elle a poussé Victorine vers Louise, sa voisine d’atelier qui, comme elle, nettoyait et peignait le coton. Elle a dit à la petite de ne pas bouger et elle a couru vers la grande salle des métiers. Les ouvriers et les gamins qui sortaient l’ont regardée d’un drôle d’air et se sont depêchés de passer, en silence. Alors elle est entrée. Le père tenait dans ses bras le petit corps de son enfant. | Als die Mutter in der Mittagspause sie nicht kommen sah, Sebastien, der Vater und Josette, wusste sie, dass etwas passiert war. Sie drückte Victorine zu Louise, ihrem Einkaufskollegen, der wie sie , gereinigte und bemalte Baumwolle. Sie sagte dem kleinen Mädchen, es solle sich nicht bewegen, und sie rannte in den großen Handelsraum. Die Arbeiter und die Kinder, die herauskamen, schauten sie mit einer fremden Luft an und beeilten sich, schweigend vorbeizukommen. Also kam sie herein. Der Vater hielt den kleinen Körper seines Kindes in den Armen. |
– Il n’a pas souffert. | – Er hat nicht gelitten. |
C’était un mensonge pour essayer de la consoler. | Das war eine Lüge um zu versuchen, sie zu trösten. |
Vocabulaire
cré nom: sacré nom de dieu: Sakrament nochmal, zum HImmel, zum Teufel (ein empörter Ausruf)
la Puce: der Flo: hé, la Puce: hey zum Floh… (unsicher)
Tu es tombée dans les pommes …
espèce de…: Stück ….